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Résolution de la crise au Niger : L’appel de l’Algérie

Pour sortir de la crise nigérienne qui secoue le pays depuis le renversement du Président Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier par des militaires, l’Algérie, qui travaille à une issue pacifique, a décidé de lancer une initiative pour résoudre la crise dans un délai de 6 mois. En attendant, Alger s’oppose fermement à toute intervention militaire de la Cedeao au Niger.

L’Algérie suit de très près ce qui se passe dans la région du Sahel, et plus spécifiquement au Niger, son pays voisin. L’Algérie, qui jouit d’une grande influence dans la région, parviendra-t-elle à trouver une issue à la crise nigérienne ? En tout cas, le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a affirmé à Alger, lors d’une conférence de presse, que l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour le règlement politique au Niger, s’articulait autour de 6 axes et s’inscrivait dans le cadre d’une vision garantissant, d’une part le respect des principes de rejet des changements anticonstitutionnels, et d’autre part l’adhésion de toutes les parties, sans exclusion de quelque partie que ce soit, autour de l’option pacifique, loin de toute intervention militaire.

Et ces arrangements ne devront pas dépasser une période de 6 mois. « Fixer une période de 6 mois pour élaborer et réaliser une solution politique garantissant le retour à l’ordre constitutionnel et démocratique au Niger, par la reprise de l’activité politique dans le cadre de l’Etat de Droit», a déclaré Ahmed Attaf. Évidemment, le pouvoir algérien insiste sur l’impératif de prioriser la solution pacifique et d’écarter le recours à la force au regard des répercussions désastreuses que pourrait entraîner une option militaire sur le Niger et la région tout entière.

Il faut le rappeler, cela fait plus d’un mois que les hauts gradés de Niamey détiennent toujours Mohamed Bazoum, le Président élu en 2021. En effet, pour tenter de faire écarter l’option militaire de la CEDEAO, l’Algérie, qui partage une frontière longue de plus de 1000 kilomètres avec le Niger, avait envoyé son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, au Bénin et au Ghana, afin de favoriser une solution pacifique à la crise.

Il faut souligner également que confronter à la violence djihadiste comme le Niger, les militaires putschistes au Mali et au Burkina Faso ont prévenu qu’ils seraient solidaires de leur voisin. Et le nouvel homme fort du Niger, le Général Abdourah-mane Tchiani, avait aussi assuré qu’une intervention militaire ne serait pas la promenade de santé à laquelle certains croient.

Cependant, bien qu’ayant condamné le coup d’Etat militaire contre le Président Mohamed Bazoum à Niamey, l’Algérie, en raison de la fermeté de ses convictions, mais aussi qui a un long passé de médiation ou tentatives dans le règlement de nombreux conflits internationaux, a mis en garde ses frères de la région et ses partenaires à travers le monde contre les dangers de privilégier la logique de la force au détriment de la solution politique. Selon elle, cela risque de nourrir les germes d’un conflit sectaire qui se profile à l’horizon, de pousser des vagues de Nigériens vers le chemin de l’exode et de la migration, ainsi que la menace potentielle de déclencher de nouveaux foyers de conflit dans la région, qui constitueraient un terreau supplémentaire pour le terrorisme et le crime organisé sous toutes ses formes. « Cela ouvrirait la porte à l’inconnu et à l’imprévisible, mettant en péril la vie des Nigériens et la région dans son ensemble», a estimé Ahmed Attaf.

Refus d’une intervention militaire

Détaillant les axes de l’initiative du Président Tebboune, M. Attaf souligne que la position algérienne concernant la crise au Niger réside dans sa sage combinaison du rejet de deux éléments notamment, le changement anticonstitutionnel et le recours à la force pour résoudre la crise qui en découle. « Notre conviction demeure que la solution médiane entre les deux éléments ne peut être atteinte que par la mise en place des conditions nécessaires pour entamer un processus politique visant à mettre fin à la crise, conformément aux intérêts supérieurs du Niger, de son peuple frère, ainsi que des intérêts de tous les pays et peuples de la région », a-t-il assuré.

L’Algérie a entrepris des contacts et des consultations avec différentes parties prenantes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Niger, afin de contribuer à apaiser la situation et à encourager tout le monde à se rassembler autour de l’option politique comme la meilleure solution pour sortir de la crise et conjurer ses dangers sur le Niger et la région. Alger va présenter de nouvelles idées qui « faciliteront l’atteinte d’une solution politique, préservant l’unité, la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Niger, et nous éviterons, Dieu nous en préserve, l’option du bain de sang et de la destruction ».

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