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Guerre Israël-Hamas: Une évacuation d’urgence ordonnée aux civils

Israël a ordonné vendredi 13 octobre l'évacuation vers le sud de « tous les civils » de la ville de Gaza, une mesure condamnée par l'ONU et rejetée par le Hamas, au septième jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Plus de 423 000 Palestiniens ont dû quitter leurs domiciles pour fuir les bombardements, selon l'ONU. La situation dans le territoire palestinien ne cesse d’empirer, comme en attestent les nombreux documents disponibles librement sur les réseaux sociaux.

Depuis le début de la semaine, le petit territoire palestinien, plonge petit à petit dans le noir. Cela est visible depuis l’espace grâce à des images de la Nasa. Le phénomène s’explique par les destructions, par exemple celle des lignes électriques, mais aussi et surtout, par la mise à l’arrêt de la centrale thermique qui contribuait à alimenter la ville. Le 11 octobre, les autorités locales ont affirmé que « faute de carburant, l’usine avait cessé de fonctionner ». Le 13 octobre, après recoupements, la centrale semble avoir été épargnée par les bombardements.

Pour bien comprendre la manière dont la bande de Gaza est alimentée, il convient de souligner que « l’approvisionnement en électricité de Gaza provient de deux sources : la première étant la compagnie d’électricité israélienne, qui fournit 120 mégawatts d’électricité à la bande de Gaza, la seconde étant la centrale électrique de Gaza, dont les transformateurs et les réservoirs de carburant ont été bombardés à plusieurs reprises par Israël depuis 2006 et dont la capacité a été réduite de 140 MW à 70 MW », assure l’ONG palestinienne Al Mezan, citée par le service d’information humanitaire d’OCHA des Nations unies. (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs).

Quelques heures après les attaques du Hamas contre Israël, le ministre israélien de l’Énergie, Israël Katz, déclarait : « qu’aucune électricité ou eau ne serait fournie à Gaza tant que les personnes enlevées lors de l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas ne seraient pas rentrées chez elles » […] « L’aide humanitaire à Gaza ? Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucune pompe à eau ne sera ouverte et aucun camion de carburant n’entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux », avait-il posté sur son compte X (ex-Twitter).

Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Ocha, précisait alors que les coupures d’électricité allaient affecter les hôpitaux de Gaza qui vont devoir compter uniquement sur leurs générateurs auxiliaires.

L’armée israélienne a bien compris l’importance de la téléphonie mobile et parvient à envoyer des SMS aux Gazaouis les incitant à quitter la zone. Ce vendredi 13 octobre, de manière plus classique, elle a aussi largué des tracts sur Gaza demandant aux habitants de fuir « immédiatement » vers le sud du territoire palestinien. Les réactions ne se sont pas fait attendre.

Beaucoup d’habitants de Gaza ne savent pas où aller, ou même comment rejoindre le sud, car les transports sont inexistants, et les routes dangereuses. L’ordre d’évacuation est « un transfert forcé » et constitue « un crime qui dépasse l’entendement », a de son côté fustigé le patron de la Ligue Arabe, Ahmed Aboul Gheit, dans une lettre adressée au chef de l’ONU, Antonio Guterres. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a aussi rejeté « totalement le déplacement » de Palestiniens de la bande de Gaza, n’hésitant pas à parler de « deuxième Nakba » (« Catastrophe », en arabe), en référence à la fuite de quelque 760 000 Palestiniens en 1948, à la création de l’État d’Israël.

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