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Santé: Une hausse alarmante du diabète prévue d’ici 2045 au Sénégal et en Afrique subsaharienne

Lors de la Journée mondiale du Diabète, le président de l'Association Sénégalaise de Soutien aux Diabétiques (Assad), Baye Omar Guèye, a souligné la progression alarmante du diabète et son impact dévastateur sur la population sénégalaise. Selon lui, les coûts élevés liés à la prise en charge du diabète, en particulier du type 1, placent une pression financière écrasante sur de nombreux patients, avec des défis d'accessibilité aux soins pour une grande partie de la population.

« Le diabète de type 1 coûte 75 mille par mois au patient et 900 mille F Cfa pour l’année avec l’insuline et les analyses à faire. « Ce sont des coûts élevés. Nous avons des malades à l’intérieur du pays et l’insuline n’est accessible qu’à 10% de la population générale des diabétiques. 85% des diabètes de type 2 sont liés à un mode de vie à savoir la mauvaise alimentation modifiable, et 10 à 15% du diabète de type 1 ont une maladie auto-immune, notamment les enfants avec une cause génétique : diabète néonatal », a déclaré Baye Oumar Guèye.

Il a aussi révélé que 500 enfants sont suivis par le programme depuis 2018. «On dénombre 14 enfants diabétiques au Sénégal dans tous les centres de prise en charge. Les enfants mangent dans les cantines (malbouffe) en plus du sédentarisme. Cela va augmenter la population de diabétiques », a-t-il expliqué.

De son côté, la directrice nationale du Centre de Diabétologie de Dakar Mark Sankalé, Pr Maimouna Ndour Mbaye, a affirmé que les conséquences de cette maladie sont notamment ses liens avec des complications potentielles telles que la cécité, les problèmes rénaux, et les amputations des membres inférieurs.

Pour Professeur Abdoulaye Lèye, diabétologue, les statistiques alarmantes que cela peut conduire à une imputation des membres inférieurs. « Il a été noté que 70% des imputations sont causées par le diabète et concerne les jambes et les cuisses. C’est une maladie coûteuse qui favorise une dépense de 1,6 million F Cfa sans compter l’appareillage, et 40% du budget des ménages entre examens et contrôles », soutient-elle. Comme toute maladie chronique, il y a toujours des perdus de vue. Ils sont affectés par une maladie qui ne guérit pas.

Le diabétologue a révélé qu’il y a 50 millions de diabétiques dans le monde et si rien n’est fait, on va atteindre 780 millions de personnes affectées d’ici 2045. «C’est une pathologie qui progresse et qui est liée à l’âge et au contexte environnemental. 3 patients sur 4 vivent dans les pays sous-développés. En Afrique subsaharienne, il y a 27 millions de diabétiques avec 129% de progression d’ici 2030. Et 55 millions à l’horizon 2045», dit-il.

Cependant, il a expliqué qu’un diabétique sur 2 ne connaît pas son statut. «C’est une maladie silencieuse. L’enjeu aujourd’hui est de connaître son diabète. Les statistiques révèlent que 500 mille morts sont recensés par an en Afrique subsaharienne. Une naissance sur 8 est diabétique et vit dans cet environnement. Moins de 1% des ressources financières destinées aux dépenses de santé sont consacrées à cette pathologie, ce qui est une infime partie de ces ressources».

D’après Pr Lèye, le centre Mark Sankalé est à 2 500 cas par an de demande de soins, relate L’As News. « Le besoin exprimé pour la prise en charge de cette affection est énorme. Il faut résonner en termes de structures dédiées à savoir l’augmentation des ressources humaines. Il y a une démocratisation de la prise en charge. Il faut des ressources humaines qualifiées chaque diabétique doit réclamer un diabétologue», lance-t-il.

Ce dernier a souligné le manque de sensibilisation et de ressources dédiées à cette maladie chronique n’arrange pas les choses. Ainsi il a appelé à l’urgence d’une action concertée pour faire face à ce problème de santé publique croissant.

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