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Premières transplantations rénales au Sénégal ont été une réussite pour l’hôpital militaire de Ouakam

Le Sénégal réalise depuis dimanche la transplantation rénale. Deux ont été effectuées le premier jour et une troisième hier, lundi 27 novembre. Toutes ont eu lieu à l’hôpital militaire de Ouakam. D’après Les Échos, les interventions ont été signées par les équipes de Dr Fary Kâ, avec «l’aide de médecins turcs».

L’hôpital militaire de Ouakam a obtenu l’agrément pour réaliser la transplantation rénale le 17 avril dernier. Remis par le Conseil national du don et de la transplantation, celui-ci est valable pour deux ans.
Jusque-là l’opération était effectuée à l’étranger.   « La transplantation rénale, c’est la vision du président de la République qui a tenu à mettre beaucoup d’ordre dans ce projet. Il a d’abord mis en place en 2015 le Conseil national pour le don et transplantation dirigé par le Professeur Fary Kâ (Chef du service Néphrologie de l’hôpital militaire de Ouakam). Il a fallu qu’il mette une base légale, un contenu. Un référentiel auquel les hôpitaux devaient se soumettre pour pouvoir trans- planter a été écrit. En 2020, on a demandé aux hôpitaux de soumettre leur candidature. Nous avons soumis, de même qu’un autre hôpital. Cela a pris du temps parce qu’il fallait se mettre aux normes. Le référentiel était rigoureux. Il fallait cocher toutes les cases et finalement nous avons été évalués par des experts. L’évaluation était très rigoureuse. Elle était faite sur la documentation, l’administration, les équipements, les compétences des médecins que nous avions. C’est à l’issue de cette évaluation que nous avons reçu l’agrément qui doit durer deux ans et qui nous donne l’autorisation de transplanter », a expliqué Colonel Wane.

« Dès 2015, nous avions mis en place un service d’urologie construit aux normes pour pouvoir accueillir la transplantation, donc l’intervention chirurgicale. Ensuite, nous avons acheté les équipements qu’il fallait petit à petit pour pouvoir être aux normes. Tout ceci a été fait avec les fonds de l’hôpital. L’hôpital a acheté la plateforme HLA. Cette plateforme permet de voir la compatibilité entre le donneur et le receveur. Elle n’existe pas dans la sous-région. Concernant les ressources humaines, le Docteur Babacar Diao a été formé à l’hôpital Henri Mondor dans le cadre de la transplantation. Pour augmenter nos compétences, deux médecins urologues ont été formés en 2021 en Turquie durant 6 mois à l’hôpital Florence Nightingale où ils se sont familiarisés avec les techniques de transplantation », a-t-elle ajouté.

Interpellée sur le coût de la transplantation, elle a trouvé difficile de faire une évaluation. « On ne peut pas faire une évaluation exhaustive parce qu’il faut prendre en compte les coûts directs et indirects, mais sachez que cela va se chiffrer à près de 10 millions. Pour transplanter un malade, il faudra donc débourser à peu près 10 millions. Il faut prendre en compte les tests, les médicaments à acheter etc. Mais en 2020, comme on le dit, l’union fait la force, nous nous sommes alliés à l’hôpital Aristide Le Dantec. C’est pourquoi on parle de consortium Hôpital militaire de Ouakam (Hmo)/Le Dantec. Trois urologues, notamment le professeur Babacar Diao, chef de service de l’urologie du Hmo et le chef de service adjoint de l’urologie de Le Dantec, le Professeur Babacar Sine et deux autres anciens internes sont issus de Le Dantec. Il y avait déjà cette familiarité entre Hmo et Le Dantec et au moment où nous faisions notre consortium, Le Dantec n’avait pas un bloc opératoire au ni- veau du service d’urologie qui pouvait faire la transplantation. Nous (Hmo), nous n’avions pas l’immunologie. Donc, nous avons joint nos forces pour faire une transplantation. Nous avons mené toutes nos activités en équipe. Il faut dire que ce mot équipe compte beaucoup parce que la transplantation ne se limite pas simplement à l’intervention. En amont, cela nécessite beaucoup de procédures. Il faut respecter beaucoup de règles comme les prélèvements. Tout le monde a été impliqué, les néphrologues, les urologues, les radio- logues, les immunologues, le laboratoire d’analyses et j’en passe. Parce qu’il fallait s’assurer qu’il n’y avait pas de maladies intercurrentes qui pouvaient gêner cette transplantation. Et à la fin, c’était la transplantation. Prendre le rein chez le donneur et le transplanter chez le receveur ».

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