Immigration clandestine : Les chiffres effrayants du psychologue Serigne Mor Mbaye qui annonce plus de 50.000 morts depuis 2006
Le psychologue Serigne Mor Mbaye, récemment revenu des îles des Canaries, où, depuis 3 ans, il est invité par le gouvernement et par la fédération des associations africaines des îles Canaries pour intervenir sur la question de la santé mentale des migrants, a livré des chiffres qui font froid dans le dos. « J’avoue que de 2006 à nos jours, il y a plus de 50.000 morts. Ça fait plus de 3,4 ou même 5 fois plus que ‘’Le Joola’’ », a-t-il révélé.
Venu assister à la journée de réflexion et de partage sur la migration irrégulière à Bargny, une commune située sur la côte sud de la presqu’île du Cap-Vert, organisée par l’association Bargny initiative citoyenne samedi, Pr Serigne Mor Mbaye est revenu sur les pertes en vies humaines. « Du point de vue de ce qui ont été repêchées depuis janvier, le gouvernement des îles Canaries a repêché plus de 700 corps. C’est un drame, un désastre pour un pays », a-t-il fait savoir.
Avant de poursuivre : « Les camps sont débordés, certains sont envoyés vers d’autres localités comme Madrid, avec l’hiver, ils risquent de mourir de froid dans les rues. Les morgues sont submergées et si ce n’était pas les mouvements des droits humains qui s’activent, ils allaient tous être enterrés dans les fosses communes ».
Pr Mbaye de préciser que les structures avec qui il collabore mènent une enquête sur le nombre de morts. Selon le psychologue, « il y a beaucoup de famille qui sont endeuillées et qui ne le savent pas ».
Prise en charge des traumatismes
Le Professeur Mbaye prend en charge les traumatismes que ces candidats à la migration irrégulière vivent. A l’en croire, le voyage n’est pas de tout repos, et certains reviennent avec des traumatismes. « (…). Il y a un énoncé de traumatisme à forte connotation culturelle. Quelqu’un qui vous dit que c’est les ‘’Raab’’, c’est les djinns, les toubabs ne peuvent pas comprendre cela. Il a fallu que je fasse beaucoup de formation afin qu’ils intègrent la dimension culturelle dans la prise en charge psycho-sociale », a-t-il soutenu dans les colonnes de L’Observateur.