Iran : Deux ans après la mort de Mahsa Amini, les droits des femmes toujours sous pression
Il y a deux ans, la mort tragique de Mahsa Amini, étudiante kurde iranienne de 22 ans, tuée par la police des mœurs, a déclenché une vaste contestation en Iran. Son décès, lié au port incorrect du voile, a donné naissance au mouvement « Femme Vie Liberté » qui a galvanisé les foules. Aujourd’hui, malgré la répression, les droits des femmes restent précaires.
La résistance des femmes iraniennes persiste malgré des conditions difficiles. Depuis la mort de Mahsa Amini, des manifestations ont secoué le pays, mais elles sont sévèrement réprimées par le gouvernement. Selon des ONG, au moins 551 personnes ont perdu la vie, et des milliers d’autres ont été arrêtées lors de ces mouvements de contestation.
Chirinne Ardakani, avocate franco-iranienne, évoque le rôle primordial des détenues de la prison d’Evin, près de Téhéran, dans la résistance. Des enregistrements clandestins de chants de prisonnières illustrent le courage de ces femmes qui, malgré l’interdiction de chanter, continuent à donner de la voix contre la tyrannie.
Les autorités iraniennes intensifient leur politique de répression. Une augmentation des patrouilles pour imposer le port du hijab et un projet de loi pour renforcer la « culture de la chasteté » sont en cours. Des experts des Nations Unies ont accusé l’Iran de brutalité envers les manifestantes, qualifiant les répressions de crimes contre l’humanité.
Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la Paix 2023, incarne la lutte pour les droits humains en Iran. En détention depuis novembre 2021, elle a appelé la communauté internationale à s’opposer à l’oppression exercée par le régime iranien. Mohammadi et 34 prisonnières politiques ont entamé une grève de la faim pour marquer les deux ans du mouvement « Femme Vie Liberté » et réaffirmer leur engagement pour la démocratie et l’égalité.